Le tabac, une fatalité ?
Dernière mise à jour : 28 déc. 2021
Le tabac est la première cause de mort prématurée, mais surtout évitable dans le monde. Il est entre autres responsable de maladies cardiovasculaires, de maladies respiratoires, de cancers… C’est la fumée de tabac qui est en réalité dangereuse. Elle contient plus de 4000 substances différentes dont 250 sont connues pour être dangereuses et plus de 50 sont reconnues comme cancérigènes. Selon les données actuelles, un homme qui fume vit en moyenne 9 ans en moins qu’un non-fumeur, pour les fumeuses ce sont 6 années en moins. Ces informations ne sont pas nouvelles, celles-ci sont connues depuis bien longtemps, les cigarettiers, même s’ils ont affirmé le contraire, connaissent les méfaits du tabac depuis les années 50.
Pourquoi ce fléau touche-t-il encore presque 25% de la population en Belgique à l’heure actuelle ? Surtout les jeunes et les femmes ?

Une drogue plus rapide que la cocaïne
Le tabac est une substance addictive, c’est une drogue. C’est la nicotine présente dans le tabac qui induit cette dépendance. Le fait de brûler le tabac et de l’inhaler fait que cette nicotine se retrouve en quelques secondes (environ 7) au niveau des récepteurs du cerveau en passant d’abord par les poumons et puis directement dans le sang. L’ajout d’ammoniaque dans le tabac dans les années 70 a réduit encore ce délai (4 secondes) C’est une drogue extrêmement rapide, plus que la cocaïne et l’héroïne.
Triple dépendance
La dépendance physique
S’il y a du « plaisir » au début, il est vite rattrapé par une certaine tolérance à la nicotine. Le consommateur aura besoin d’une dose plus importante pour ressentir les mêmes effets. Le fumeur en allumant sa cigarette va essayer de combler le vide laissé par la cigarette précédente et le cercle infernal commence. C’est cet état de manque qui oblige le fumeur à en reprendre une pour se sentir moins mal. Comme la nicotine reste environ 2 heures dans le sang, ce cercle infernal se reproduit plusieurs fois sur la journée. Plus la personne a été confrontée tôt au tabac dans sa vie, plus la dépendance est importante et rapide. On parle de dépendance physique. Elle s’installe insidieusement parce que l’on apprend à fumer comme on apprend à rouler en vélo. On ne naît pas fumeur, on le devient.
La dépendance comportementale
À cette dépendance se rajoute toutes les petites habitudes liées à la cigarette, les tics. Fumer en conduisant, quand on est au téléphone, après avoir mangé…tous ces moments où la cigarette fait partie de la routine, ces moments où l’on se retrouve avec la cigarette à la main sans se souvenir de l’avoir allumée. C’est devenu un réflexe, un automatisme, on parle de dépendance comportementale.
La dépendance psychologique
Pour compliquer le tout, le fumeur va aussi se servir de la cigarette lors de la survenue de ses émotions. On est triste, on fume, énervé, on fume, fâché… Cette cigarette va créer un écran de fumée derrière lequel le fumeur va avoir l’impression de se cacher. On parle de dépendance psychologique.
Bombe à retardement
Ces 3 dépendances font de ce petit tube une bombe que l’on porte à la bouche des dizaines de fois par jour depuis parfois très longtemps. Les jeunes sont plus fragiles face à la cigarette par le fait que leur cerveau est encore en pleine construction. Les femmes sont également plus sensibles parce qu’elles détruisent plus rapidement la nicotine, elles ont donc besoin plus rapidement d’une nouvelle dose. La dépendance s’installe alors plus facilement.
Fumer tue, mais pas seulement
Fumer commence à poser des problèmes lorsque des ennuis de santé apparaissent, à court de souffle dans les escaliers, toux persistante... Le fumeur se pose des questions sur sa consommation, il voit à présent les différentes images sur son paquet… Est-ce que les raisons qui ont poussé le fumeur à commencer sont encore valables ? Faire partie d’une bande de copains, avoir l’air adulte, se donner de la contenance en société ?
Fumer tue…oui, mais, c’est surtout la qualité de vie qui est altérée, l’apparition de maladies qui ne se seraient peut-être pas déclarées ou bien plus tard, moins invasives…sans parler de l’impact financier.
Les bienfaits rapides de l'arrêt du tabac
L’arrêt du tabac est une vraie libération et les bénéfices sont nombreux et rapides :
Après 2 jours sans fumer, la nicotine a quitté le corps et le goût et l’odorat reviennent.
En seulement 3 jours, la respiration est plus facile.
En 2 semaines la circulation sanguine s’améliore.
Après 6 mois la toux et la fatigue s’améliorent…sans parler du portefeuille et de l’image de soi.
Après 1 an le risque d’AVC rejoint celui du non-fumeur.
Après 10 ans le risque de cancer du pharynx et de la bouche rejoint celui du non-fumeur.
Le tabagisme, une maladie qui se soigne
Le tabagisme est considéré comme une maladie chronique, le fumeur est victime de dépendance et la volonté n’est parfois pas suffisante pour se défaire de cette addiction. Les fumeurs qui arrêtent de fumer seuls représentent 2% alors que 98% ont besoin de se faire aider.
Arrêter de fumer, c'est choisir une méthode qui vous convienne
Il existe plusieurs moyens d’aide pour arrêter de fumer tels que les substituts nicotiniques ou les approches comportementales…ces moyens peuvent être combinés pour mettre toutes les chances de son côté. Ajoutons qu'il ne faut pas hésiter à se faire accompagner par un tabacologue. Le tabacologue est un professionnel de la santé qui a été formé pour aider le fumeur à se libérer de la cigarette. Il pourra l’aider de façon personnalisée en cabinet privé ou bien dans des structures hospitalières en Centre d’Aide aux Fumeurs (CAF)
Toujours un tabacologue près de chez vous
Vous êtes à Bruxelles ? Visitez le site www.tabacologuewiame.be, les approches utilisées sont la motivation, la relaxation, un suivi nutritionnel et les substituts nicotiniques en fonction de chaque personne. Vous avez également la possibilité de trouver un tabacologue plus près de chez vous en consultant le répertoire du FARES à l’adresse suivante www.tabacologues.be. Il suffira de cocher vos préférences. En vous faisant accompagner, vous avez 3x plus de chance de réussir.
Un numéro à retenir
La ligne Tabacstop est disponible au 0800 11 100
Vous n’avez pas la possibilité de vous déplacer ? Des tabacologues sont à votre écoute du lundi au vendredi de 15h à 19h.
Un remboursement possible de vos consultations
En Belgique, la mutuelle rembourse partiellement les consultations chez les tabacologues à raison de 8 consultations sur une période de 2 ans et certaines mutuelles interviennent dans l’achat de substituts nicotiniques.
Déjà arrêté, pas tenu le coup ? Dans la vie, il est rare de réussir tout du premier coup, l’erreur serait de ne pas recommencer !
« Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends » N. Mandela
Valérie Wiame
Tabacologue certifiée
Rue Bonaventure, 18
1090 Bruxelles
0479/ 028 098