Syndrome métabolique : association de facteurs augmentant le risque de maladies cardiovasculaires !
Dernière mise à jour : 17 mai 2022
La prévalence du diabète de type 2 ne cesse d’augmenter d’année en année, surtout dans les pays industrialisés. Le nombre de diabétiques dans le monde est passé de 108 millions en 1980 à 463 millions en 2019, dont 59 millions au niveau européen !
Dès la fin des années 1960, on a remarqué la fréquente association du diabète de type 2 à d’autres troubles : l’obésité, l’hypertension artérielle et la dyslipidémie (excès de graisses). On a donc regroupé ces signes en une entité clinico-biologique appelée « syndrome métabolique ».
Alors, qu’est-ce que le syndrome métabolique ? Quelles sont ses causes ? Y’a-t-il des sujets plus à risque de le développer ? Comment le traiter et, surtout, comment prévenir son apparition ou son aggravation ? Réponses dans le présent article.

Qu’est-ce que le syndrome métabolique ?
Le syndrome métabolique, appelé également « syndrome X », n’est pas une maladie à proprement parler. C’est une entité clinique et biologique caractérisée par l’association chez une même personne de plusieurs facteurs augmentant le risque de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, artériopathie oblitérante des membres inférieurs…).
Parmi ces facteurs, un déséquilibre du taux de sucre dans le sang, une augmentation du taux sanguin de triglycérides avec diminution de celui du HDL (bon cholestérol), une augmentation de la pression artérielle et une obésité abdominale (gros ventre).
Tous ces troubles peuvent être modifiés par des facteurs environnementaux tels que l’activité physique et les habitudes alimentaires, ainsi que par des facteurs génétiques qui favorisent leur expression.
Quels sont les critères qui définissent le syndrome métabolique ?
La définition du syndrome métabolique varie d’une région du monde à l’autre. Voici les critères de l’IDF (International Diabetes Federation), qui sont le plus souvent utilisés pour poser le diagnostic : (au moins 3 des critères).
Surcharge pondérale abdominale
On parle de surcharge pondérale ou d’obésité abdominale lorsque les graisses se localisent au niveau du ventre. Pour l’objectiver, il suffit de mesurer le tour de taille à l’aide d’un simple mètre ruban.
Les valeurs doivent dépasser 80 cm chez la femme et 94 cm chez l’homme pour parler d’obésité abdominale.
Il faut savoir que les valeurs seuils sont nettement supérieures dans certains pays tels que les USA (où plus du tiers de la population est obèse !).
Déséquilibre glycémique
La glycémie à jeun est > 01 g/l (gramme par litre). Cette élévation est le reflet d’une résistance à l’insuline (l’insuline est la seule hormone capable de baisser le taux de sucre dans le sang). Le pancréas est alors obligé de produire des quantités plus grandes de cette hormone afin de baisser la glycémie. Avec le temps, le pancréas s’épuise et le diabète de type 2 se développe.
Pression artérielle élevée
Une pression artérielle ≥ 130 mmHg pour la systolique et/ou ≥ 85 mmHg pour la diastolique.
Il faut noter que le critère de l’hypertension artérielle est observé plus fréquemment chez les hommes que chez les femmes.
Troubles lipidiques
Taux de triglycérides ≥ 1,5 g/l et/ou taux de HDL cholestérol (bon cholestérol) < 0,4 g/l chez l’homme, < 0,5 g/l chez la femme.
Avec le progrès de la recherche scientifique, d’autres critères seront probablement ajoutés à la définition du syndrome métabolique, notamment l’inflammation (par le dosage de la protéine C-réactive ou CRP) et la microalbuminurie (présence d’albumine, qui est la principale protéine dans le sang, au niveau des urines du fait d’une anomalie rénale).
Quelles sont les causes du syndrome métabolique ?
La cause principale du syndrome métabolique est l’insulinorésistance. Chez une personne en bonne santé, le pancréas produit une hormone hypoglycémiante appelée « insuline ». Lorsque le taux de sucre dans le sang dépasse un certain seuil, cette dernière est libérée pour se fixer au niveau des cellules de l’organisme afin d’y faire entrer le glucose. Ce qui fait baisser la glycémie de manière efficace.
Mais chez certaines personnes, les cellules résistent à l’action de l’insuline. Elles ne font plus entrer le sucre facilement et la glycémie reste élevée. Le pancréas produit alors continuellement de plus en plus d’insuline pour la baisser, jusqu’à son épuisement au bout de quelques années. C’est ainsi que se développe progressivement un diabète de type 2 !
L’insulinorésistance s’accompagne le plus souvent d’hypertension artérielle et de dyslipidémies. Situation propice à l’athérosclérose et ses complications cardiovasculaires (crise cardiaque, AVC, ischémie des membres…).
La deuxième cause est la résistance à une hormone appelée « leptine ». Cette dernière sert à informer l’organisme qu’il dispose d’assez de réserves de graisses, pour qu’il arrête de manger et qu’il dépense de l’énergie en faisant de l’exercice par exemple. Lorsque le corps résiste à l’action de la leptine, malgré sa présence en grande concentration dans le sang, il n’y a plus de blocage de l’appétit. La personne continue alors de manger et se sédentarise. Ce qui favorise l’obésité, avec tout ce qu’elle implique comme perturbations métaboliques.
Quelles sont les personnes à risque de présenter un syndrome métabolique ?
Voici les caractéristiques des personnes qui sont à risque de développer un syndrome métabolique :
Âges : la prévalence du syndrome métabolique augmente avec l’âge. Toutefois, du fait du mode de vie sédentaire et des mauvaises habitudes alimentaires, ce syndrome atteint des sujets de plus en plus jeunes !
Prédisposées génétiquement : les gènes impliqués ne sont pas encore clairement identifiés, mais on note très fréquemment des antécédents familiaux d’obésité, de diabète ou d’hypertension artérielle chez les personnes atteintes de syndrome métabolique.
Sédentaires : le manque d’activité physique est l’un des principaux facteurs de risque de syndrome métabolique, et d’obésité en générale.
Mauvaises habitudes alimentaires : la consommation de produits transformés (qui sont généralement trop sucrés, trop gras et/ou trop salés, qui contiennent bon nombre d’additifs dont certains sont des perturbateurs endocriniens…) ; la fréquentation quasi quotidienne des fast-foods ; le manque de consommation de fruits et légumes… Bref, la malbouffe joue un rôle prépondérant dans la genèse du syndrome métabolique.
Comment traite-t-on le syndrome métabolique ?
Comme mentionné plus haut, le syndrome métabolique n’est pas en soi une maladie. Il n’existe actuellement aucun traitement spécifique pour en guérir.
Devant un syndrome métabolique, la prise en charge consiste à traiter l’hypertension artérielle, le diabète et la dyslipidémie par l’instauration d’un ensemble de règles hygiénodiététiques (alimentation saine et activité physique régulière), et la prescription éventuelle d’un traitement médicamenteux (antihypertenseurs, médicaments contre le cholestérol tels que les statines…). Cela dans l’espoir de diminuer le risque de complications graves (maladies cardiovasculaires).
Comment prévenir le syndrome métabolique ?
Le meilleur moyen de prévenir le syndrome métabolique consiste à maintenir une hygiène de vie saine. Cela en respectant les quatre piliers suivants :
Manger sainement
Faire de l’exercice physique quotidiennement
Soigner son sommeil (qualité et quantité)
Rester loin du stress !