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Le zinc et le sélénium sont-ils efficaces pour renforcer notre immunité ?

Dernière mise à jour : 20 août

Alors que l’infection par la nouvelle souche de Coronavirus se propage, beaucoup de gens s'inquiètent de l’efficacité de leur immunité et de leur capacité à se défendre contre ce virus. Néanmoins, n'oublions pas qu'il existe d'autres virus et bactéries responsables de maladies plus ou moins graves et que le système immunitaire est notre seul rempart et armée face à l'envahisseur.

Un système immunitaire affaibli rend l’organisme non seulement plus sensible aux infections, mais augmente également le risque d’évoluer vers des états plus ou moins graves ou critiques.

Immunité: zinc et sélénium
Immunité: zinc et sélénium

Relation entre l’immunité et l’état nutritionnel individuel


Une étude réalisée par Lunn [1] montre que le système immunitaire du corps vivant est soutenu par son « état nutritionnel » et que ce dernier impacte la réceptivité d’une personne à la maladie infectieuse. Ainsi, les personnes souffrant de malnutrition auraient une immunité affaiblie contre les infections par les virus et les bactéries.

Afin de maintenir un bon « état nutritionnel », il est important d'équilibrer son alimentation. Dans ce même contexte, pour construire un corps qui renforce l’immunité, nous pensons nécessairement à l’alimentation. Il est donc nécessaire d'en connaître ces nutriments.

Il existe de nombreux nutriments et substances qui activent et améliorent les fonctions des cellules immunitaires, donc renforcent l'immunité de l’organisme, comme les vitamines (vitamine A, vitamine C, vitamine D et la vitamine E) et les minéraux tels que le zinc et le sélénium.


Le zinc : l’allié de votre immunité


Qu’est-ce que le zinc ?


Environ 2 g de zinc sont présents dans le corps, c’est un minéral ou oligo-élément principalement présent dans les muscles squelettiques, les os, la peau, le foie, le cerveau, les reins, etc. Il est utilisé comme matériau pour les enzymes impliqués dans la synthèse des protéines.

Il est inclus parmi les 16 minéraux essentiels nécessaires au corps humain. Il ne peut pas être produit par le corps et doit être pris dans l'alimentation. Divers aliments contiennent le zinc, cependant, son insuffisance dans l’organisme peut provoquer diverses pathologies.

L’impact de la carence en zinc


Une alimentation déséquilibrée entraîne un déficit dans les apports quotidiens en zinc. En effet, cet élément minéral est contenu dans de nombreux aliments tels que les viandes rouges, le poisson, les crustacés, les fruits de mer (surtout les huîtres), les noix et les céréales. L’équilibre minéral est important afin d’éviter la pénurie de zinc. Il a été démontré qu’un apport élevé en fer inhibe l'absorption du zinc. D’autres causes comme l’alcoolisme et l’utilisation de diurétiques sont mises en évidence.


L’organisme carencé en zinc devient de plus en plus sensible aux maladies infectieuses telles que le rhume et la pneumonie, une fréquence plus élevée de maladies auto-immunes et une cicatrisation des plaies qui peuvent être plus lentes et moins complètes.


Plusieurs maladies chroniques observées chez les personnes âgées sont probablement liées à une carence en zinc. Des recherches ont validé la relation avec l’apparition des maladies comme la polyarthrite rhumatoïde, le diabète, l'athérosclérose et la pénurie en zinc amplifiant ainsi l'inflammation chronique et entrainant un stress oxydatif [2].


Bien entendu d’autres symptômes résultent de la pénurie en zinc tels que le retard de croissance, la perte de cheveux, l’atrophie testiculaire, ainsi que l’épaississement et l’hyperkératinisation de l'épiderme.


Les effets du zinc sur le système immunitaire


Une recherche menée par Singh et Das a prouvé que le zinc permet de diminuer la durée du rhume jusqu’à un tiers de la durée normale, chez des adultes en bonne santé qui ont commencé un traitement quotidien d’au moins 75 mg de zinc dans les 24 heures ayant suivi le déclenchement de la maladie [3]. Cependant, ce traitement n’a pas eu d’effet sur la sévérité du rhume.


Dans la même étude, il a été démontré que le zinc a également réduit les répercussions du rhume, notamment l'utilisation d'antibiotiques et l’absentéisme scolaire chez les enfants en bonne santé, lorsqu'il est utilisé à titre prophylactique.


Ce résultat est confirmé par une autre recherche réalisée par Hemilä, qui a mis en évidence que les patients atteints de rhume peuvent être encouragés à essayer des pastilles de zinc pour traiter leur rhume [4].


En effet, le zinc est indispensable au bon fonctionnement du système immunitaire, ce minéral agit comme un antioxydant : il protège les groupes thiols de l'oxydation (enzymes, récepteurs) et module la fonction des cellules immunitaires.


D’autre part, avec le vieillissement, divers changements sont observés dans le système immunitaire, s’exprimant par exemple par des réactions immunitaires innées et adaptatives moins efficaces et une affinité accrue aux infections. Le zinc soutient une réponse immunitaire à médiation par les cytokines Th1 avec une production suffisante de cytokines pro-inflammatoires, ce qui maintient une réponse immunitaire efficace et évite le passage à un système immunitaire anti-inflammatoire à médiation cellulaire Th2 [5].


Finalement, une recherche a prouvé l’efficacité des suppléments de zinc pour traiter la diarrhée chez les enfants sont une mesure sécuritaire et efficace pour diminuer la durée de la maladie et réduire d’autres complications. Dans ce contexte, l’Organisation mondiale de la Santé recommande une dose quotidienne de 10 à 20 mg de zinc par jour (selon l’âge) pendant 10 à 14 jours pour prendre en charge la diarrhée aiguë [6].


Le sélénium : l’indispensable pour l’immunité

Qu’est-ce que le sélénium ?


Ne représentant qu'environ 10 mg dans le corps, le sélénium est un oligo-élément essentiel présent dans le sol, l'eau et certains aliments. L'apport quotidien recommandé en sélénium est de 30 à 35 µg pour les hommes adultes et de 25 µg pour les femmes adultes.


Principalement contenu dans le foie et les reins, en plus de son effet immunomodulateur, le sélénium est essentiel pour l'activation des hormones thyroïdiennes et a un effet antioxydant pour empêcher l'oxydation des cellules des tissus.


L’influence du déficit du sélénium sur l’immunité


Le sélénium ne peut être synthétisé par l’organisme lui-même. Il doit donc être apporté par la nutrition. Par conséquent, une alimentation équilibrée fournit les besoins quotidiens en sélénium, cet oligo-élément peut-être apporté principalement par la viande, le jaune d’œuf, les crustacés, les fruits de mer (surtout le crabe et les huîtres), les poissons (surtout le thon), les oléagineux secs (en particulier les noix du Brésil), le fromage, la levure de bière et les céréales.


Des carences en sélénium peuvent provoquer un dysfonctionnement immunitaire et élever la susceptibilité aux infections pathologiques, notamment chez les personnes âgées, également chez les personnes atteintes de maladies digestives graves qui inhibent l’absorption de ce micronutriment.


Dans ce cadre, une étude récente a prouvé l’existence d’une corrélation entre les niveaux géographiques de sélénium et les taux de guérison du COVID-19 dans différentes provinces chinoises. En fait, sur la base de la teneur en sélénium des cultures, les taux de létalité par COVID-19 ont augmenté progressivement de 1,17 % dans les zones non carencées en sélénium, à 1,28 % dans les zones modérément carencées en sélénium, et encore à 3,16 % dans les zones gravement carencées en sélénium [7]. Cependant, d'autres études doivent venir confirmer ces propos avant d'en faire une stratégie fiable contre le COVID-19.


Le mode d’action du sélénium


Ce micronutriment joue un rôle important dans la santé humaine et en particulier dans l'équilibre de la réponse immunitaire. En fait, cette importance est due à sa fonction antioxydante. De plus, il est nécessaire à la synthèse de sélénoprotéines indispensable dans le maintien du système immunitaire [8].


Dans la même étude, les auteurs ont indiqué que la supplémentation en sélénium augmente la résistance aux infections respiratoires et peut avoir un effet positif pendant l'infection au COVID-19. Là encore, d'autres études doivent venir confirmer ces propos afin d'établir une stratégie efficace face au COVID-19.


Une recherche réalisée par Kieliszek et Lipinski a démontré que le sélénium augmente le nombre des cellules immunitaires, spécifiquement les cellules T, améliore les réponses lymphocytaires mitogènes, augmente la sécrétion de cytokines IL-2, améliore l'activité des cellules NK et diminue le risque d'infection [9]. Plus précisément, le sélénium peut oxyder les groupes thiol dans la protéine disulfure isomérase virale, la rendant incapable de pénétrer dans la membrane cellulaire saine. De cette façon, le sélénium inhibe l'entrée des virus dans les cellules saines et abolit leur infectiosité.


Conclusion


De manière générale, le zinc et le sélénium contrôlent le bon fonctionnement de l'immunité. De nombreuses études ont démontré les effets bénéfiques de la supplémentation en ces minéraux chez les patients atteints de diverses maladies.


D'une part, le zinc peut être considéré comme un gardien du système immunitaire et un excellent antioxydant. En fait, la carence en ce minéral provoque une altération sévère de la fonction immunitaire, car le fonctionnement adéquat de presque toutes les cellules immunitaires dépend fortement du zinc. Ainsi, il peut être considéré comme un potentiel thérapeutique pour une utilisation clinique afin d'influencer de manière bénéfique le bien-être des patients souffrant de maladies immunitaires.


D’autre part, le sélénium est nécessaire au bon fonctionnement du système immunitaire, il est impliqué dans la régulation de la réponse immunitaire excessive et de l'inflammation chronique. En effet, le sélénium semble être un nutriment clé pour contrecarrer le développement de la virulence de certains microbes pathogènes en augmentant la production des cellules immunitaires et d’autres composants du système immunitaire comme les cytokines. Ainsi, le sélénium est capable de donner un vrai coup de pouce à notre système immunitaire.

Système immunitaire - Zinc et sélénium


Références bibliographiques


[1] Lunn Peter G. Nutrition, immunité et infection. In: Annales de démographie historique, 1989. Le déclin de la mortalité. pp. 111-124.

[2] Haase, H., Mocchegiani, E. & Rink, L. Correlation between zinc status and immune function in the elderly. Biogerontology 7, 421–428 (2006). https://doi.org/10.1007/s10522-006-9057-3

[3] Singh M, Das RR. Zinc for the common cold. Cochrane Database of Systematic Reviews 2013, Issue 6. Art. No.: CD001364. https://doi.org/10.1002/14651858.CD001364.pub3

[4] Hemilä H. Zinc lozenges and the common cold: a meta-analysis comparing zinc acetate and zinc gluconate, and the role of zinc dosage. JRSM Open. May 2017. https://doi.org/10.1177/2054270417694291

[5] Wintergerst E, S, Maggini S, Hornig D, H: Contribution of Selected Vitamins and Trace Elements to Immune Function. Ann Nutr Metab 2007;51:301-323. https://doi.org/10.1159/000107673

[6] Goldman R. D. (2013). Zinc supplementation for acute gastroenteritis. Canadian family physician Medecin de famille canadien, 59(4), 363–364. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23585601/

[7] Zhang, HY., Zhang, AR., Lu, QB. et al. Association between fatality rate of COVID-19 and selenium deficiency in China. BMC Infect Dis 21, 452 (2021). https://doi.org/10.1186/s12879-021-06167-8

[8] Badmaev V, Majeed M, Passwater RA. Selenium: a quest for better understanding. Alternative Therapies 1996,2: 59-67 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/8795924/

[9] Kieliszek M. Lipinski B. Selenium supplementation in the prevention of coronavirus infections (COVID-19). Med. Hypotheses. 2020; https://doi.org/10.1016/j.mehy.2020.109878

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